La barbe ne fait pas le philosophe

Les femmes et la philosophie en France (1880-1949)

23,00 (Disponible en numérique)

« Femme, être incomplet et condamné à une éternelle enfance, tu prétends t’élever à la philosophie ! Quel aveuglement est le tien ? » Les mots de Victor Cousin, personnage clé de l’institutionnalisation de la philosophie en France au XIXe siècle, donnent le ton. La IIIe République perpétue cette politique d’exclusion : tandis que la philosophie est élevée au rang de couronnement des études secondaires et de pratique culturelle républicaine par excellence, chargée de suppléer la religion dans l’organisation morale de la société, elle se trouve exclue par la loi des cours prodigués aux jeunes filles.
Qu’est-ce donc qu’être philosophe en France entre 1880 et 1949 ? C’est d’abord et avant tout porter une barbe : être un homme. Pourtant, Plutarque défiait déjà quiconque de mesurer la sagesse du penseur à la longueur de son poil… Cette situation n’est pas sans susciter des rébellions, des transgressions, parfois des travestissements – et, ainsi, des évolutions.
Mêlant combats individuels et collectifs, cette enquête novatrice révèle un pan de l’histoire des femmes aux XIXe et XXe siècles et fait ressortir une galerie de femmes philosophes qui s’affirment en dépit des obstacles : de Jenny d’Héricourt et Julie Favre jusqu’à Dina Dreyfus et Simone de Beauvoir, en passant par Jeanne Crouzet, Julie Hasdeu, Clémence Royer, Jeanne Baudry, Léontine Zanta, Alice Steriad, Lucy Prenant, Hélène Metzger, Renée Déjean, Yvonne Picard, Simone Weil ou Marguerite Buffard Flavien.

  • Annabelle Bonnet

    Sociologue et philosophe, Annabelle Bonnet est chercheuse associée au Centre d’études sociologiques et politiques Raymond Aron (EHESS).

9782271138484
15/09/2022
336
14 x 22 cm

Roger-Pol, Le Monde des livres,  23 septembre 2022

« Le travail remarquable d’Annabelle Bonnet, sociologue et philosophe, chercheuse associée au centre Raymond-Aron de l’Ecole des hautes études en sciences sociales, trace avec vivacité et minutie la longue et difficile aventure de l’arrivée des femmes dans la philosophie universitaire française sous la IIIe République. »

Cédric Lépine, Médiapart,  8 octobre 2022

« En se focalisant sur la période historique française qui s’étend de 1880 à 1949, la philosophe et sociologue Annabelle Bonnet réunit d’abondantes sources qui lui permettent de raconter dans cet ouvrage le récit méconnu de l’accès à la philosophie dans les institutions pour les femmes durant la IIIe République. […] Annabelle Bonnet se concentre ici sur des expériences singulières qui ont rarement fait mouvement même si elles ont inspiré par la suite de nombreuses femmes, à l’instar de Simone de Beauvoir qui a rendu hommage à la précurseure Léontine Zanta même si elle ne partagea pas toutes les idées de cette dernière à la fin de sa vie. »

Frédéric Pagès, Le Canard enchainé,  12 octobre 2022

« Dans La barbe ne fait pas le philosophe, Annabelle Bonnet montre que Minerve, déesse de la sagesse, n’est pas chouette pour tout le monde. »

Robert Maggiori, Libération, 27 octobre 2022

« La sociologue et philosophe Annabelle Bonnet raconte la lutte de ces figures longtemps invisibilisées pour se faire une place dans le milieu universitaire. »

E.G., Psychologies Magazine, novembre 2022

« Plus qu’un livre, cet ouvrage est un manifeste philosophique. »

V.R., L’OBS, décembre 2022

« Dans un récit bien mené, la chercheuse nous replonge dans cette époque où les femmes devaient étudier la philosophie en secret. Elle retrace leur long combat pour obtenir le titre de philosophe et nous fait revivre le destin d’une poignée d’audacieuses comme Jenny d’Héricourt ou Clémence Royer, tombées dans l’oubli. »

Françoise Gour, L’ours, mars 2023

« II y aurait beaucoup d’autres choses à dire du travail copieux d’Annabelle Bonnet. Remercions-la ici d’avoir exploré, dans le domaine essentiel de la formation des intelligences, cette contradiction fondamentale. »

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