Russes et Ukrainiens, les frères inégaux

Du Moyen Âge à nos jours

22,00 (Disponible en numérique)

Depuis l’annexion de la Crimée et le déclenchement du conflit du Donbass en 2014, l’Ukraine a été constamment confrontée à diverses formes de pression militaire de la Russie. L’invasion de 2022 témoigne de la volonté obstinée du régime de Poutine de mettre sous tutelle son voisin occidental, voire d’anéantir l’État ukrainien. La guerre, justifiée à Moscou par des nécessités soi-disant historiques, s’appuie sur une vision impériale selon laquelle le destin de la Russie serait de contrôler les territoires qui l’entourent.

Un détour par l’histoire s’impose pour mettre à nu cet édifice idéologique. Grand spécialiste des empires à l’est de l’Europe,
Andreas Kappeler analyse ici avec finesse l’évolution des rapports entre l’Ukraine et la Russie depuis le Moyen Âge. Il nous montre pourquoi l’unité prétendue naturelle des peuples ukrainien et russe est un mythe. Si les deux peuples se disputent encore l’héritage du « berceau commun » de la Rous’ de Kyiv, leurs trajectoires diffèrent à partir du XIIIe siècle. Il est essentiel de revenir sur les interactions, les rencontres entre ces « frères inégaux », mais aussi sur les processus de distanciation et de construction des identités nationales, ainsi que sur les cultures mémorielles et usages politiques différenciés de l’histoire.

Une remise en perspective, sur le temps long, de la première guerre européenne du XXIe siècle.

Le présent livre, publié en Allemagne en 2017 et plusieurs fois réédité, est traduit pour la première fois en français par Denis Eckert.

  • Andreas Kappeler

    Professeur émérite à l’université de Vienne, Andreas Kappeler est l’auteur de nombreux ouvrages, et notamment d’une Petite histoire de l’Ukraine.

Traducteurs : Denis Eckert

9782271142412
01/09/2022
320
14 x 20.5 cm

« Ce livre est sans doute le plus complet et le plus clair sur les origines lointaines de cette guerre nouvelle en Europe. »

Emmanuel Hecht, Le Figaro Magazine, 10 septembre 2022

« Dans un ouvrage de référence, Andreas Kappeler, démonte avec brio ce mythe unitaire. »

Clément Daniez, L’Express, 4 octobre 2022

« Désimpérialiser les études russes et soviétiques par l’histoire : c’est l’objectif d’Andreas Kappeler qui offre un remède à deux maux actuellement répandus en Europe, l’ignorance du passé ukrainien, et l’emprise du récit national-impérial répandu par l’actuel pouvoir russe. »

Laurent Coumel, Idées.fr, 19 mars 2024

« La relation entre l’Ukraine et la Russie est l’histoire d’une longue traversée d’interconnexions et de déconnexions des identités dont les origines remontent au IXe siècle, raconte l’historien austro-helvétique Andreas Kappeler, spécialiste de l’Europe centrale et orientale. Complexe dès le mythe fondateur commun de la « Rus’ de Kiev », le rapport russo-ukrainien frappe par son asymétrie et par l’incapacité de la Russie à accepter l’Ukraine comme une identité à part, un Etat souverain et une nation égale en droit et en histoire. »

Gaïdz Minassian, Le Monde Hors-série, juillet – septembre 2022

« Or, ainsi que l’explique l’Autrichien Andreas Kappeler dans son formidable Russes et Ukrainiens, ce récit procède d’une réécriture de l’Histoire: il n’y a pas, d’abord, de filiation directe entre le Royaume de Kyiv et la Russie moscovite, qui, du XIVe au XVIIe, se sont développés séparément ; la partie occidentale de l’Ukraine actuelle a, ensuite, toujours été européenne – ce qui fait que, jusqu’au XVIIIe, c’est l’Ukraine qui a apporté l’Occident à la Russie, et non l’inverse. »

Patrice Bollon, Lire Magazine, septembre 2022

« Le livre est indispensable pour qui veut comprendre ces relations inégales construites, du côté russe depuis le XVIe siècle au moment où la grande-principauté moscovite était en train de devenir un tsarat multi-ethnique, et du côté ukrainien depuis les hetmanats des XVIIe-XVIIIe siècles. Grâce à un décentrement du regard accordant la même importance aux discours russes et ukrainiens, Andreas Kappeler raconte une longue histoire commune faite de liens familiaux ou familiers, que la guerre est venue brutalement interrompre. »

L’Histoire, L’Express, 15 février 2023

 

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