Comment le genre construit la classe

Masculinités et féminités à l’ère de la globalisation

24,00 (Disponible en numérique)

Le 28 octobre 2008, la multinationale Molex Inc. annonce l’arrêt prochain de la production de connectique sur le site Villemur-sur-Tarn (acheté quatre ans plus tôt) et la délocalisation de l’activité en Asie du Sud-Est. En cette année marquée par la crise financière, 2 000 usines ferment leurs portes en France. Aussitôt, les salarié·es se mettent en grève, entamant un long conflit social, poursuivi ensuite sur le terrain judiciaire, qui parvient à capter l’attention des médias et des politiques.
Cette enquête au long cours menée auprès des ouvriers et ouvrières, techniciens et administratives, contremaîtres et cadres de management français ou anglo-saxons aborde de front une question souvent laissée de côté : en quoi une telle mobilisation révèle, met en jeu et par certains aspects bouscule les masculinités et les féminités des actrices et des acteurs, ainsi que les relations nouées entre eux ? L’imbrication du genre et des classes sociales est ainsi mise en lumière, entre normes partagées, modèles convergents ou opposés, affirmation et transformations des rapports de pouvoir.
À rebours des lectures qui voient dans l’attention aux rapports de genre une prise de distance avec les analyses en termes de classes, ce livre démontre combien elle peut au contraire enrichir l’explication sociologique – tant le genre construit la classe, et vice-versa.

  • Alexandra Oeser

    Maîtresse de conférence HdR en sociologie à l’Université Paris Nanterre et membre de l’Institut des sciences sociales du politique, Alexandra Oeser développe une recherche au croisement de la sociologie, de l’histoire et des sciences politiques ...

9782271139634
Interdépendances
12/05/2022
304
15 x 23 cm

Sylvain Boulouque, L’ours, 18 août 2022

« Alexandra Oeser dans un ouvrage à mi-chemin entre militantisme et recherche universitaire poursuit son étude sur la fin des usines Molex à Villemur-sur-Tarn. Elle montre que les ouvrières ont été plus victimes des logiques de la mondialisation que les ouvriers, tout en soulignant qu’une partie du discours féministe a été récupéré par les milieux dirigeants pour le vider de son contenu. L’approche favorise l’analyse des deux côtés de la barrière sociale puisqu’elle s’est également penchée sur les dirigeants. »

Les médias en parlent