Vies de Samis

Les déplacements forcés des éleveurs de rennes

23,00 (Disponible en numérique)

Réduction ou abattage des troupeaux, déplacements de ceux qu’on appelait les « Lapons » (« porteurs de haillons » en suédois), intégration à marche forcée de ces « populations primitives » qu’il convient de civiliser : en signant en 1919 une Convention sur le pâturage des rennes, Suède et Norvège initient en réalité la dislocation de la société samie du Nord, cette « civilisation du renne » organisée depuis des siècles autour d’une transhumance peu soucieuse des frontières nationales.
C’est une histoire douloureuse et méconnue que s’attache à exhumer cette enquête qui restitue le parcours d’un ensemble de familles samies de l’entre-deux-guerres. Tissant souvenirs des derniers témoins, récits, chants et photographies, elle fait entendre une voix jusque-là étouffée, ainsi que la poésie d’un certain rapport au monde et à la nature.

  • Elin Anna Labba

    Journaliste et elle-même petite-fille de déplacés, Elin Anna Labba a reçu en 2020 pour cet ouvrage le Prix August en non-fiction, une des principales récompenses littéraires suédoises.

Postface de Marie Roué

Traducteurs : Françoise Sule

9782271144348
Espaces et milieux
13/10/2022
216
15 x 23 cm

Philippe Artières, En attendant Nadeau, 3 janvier 2023

« Vies de Samis est aussi une enquête sur un fait colonial méconnu mais, d’emblée, comme on le comprend à la lecture de la préface très claire de l’ethnologue française Marie Roué, il s’agit d’abord ici de retisser une pièce manquante de l’histoire, avec un ensemble de matériaux hétérogènes (photographies, reproductions d’archives, paroles de chants). La suédoise Elin Anna Labba nous associe à sa quête en adoptant un « je » de modestie et en composant un récit très sensible. Celui-ci prend la forme d’un « accrochage » d’une rare finesse, organisé chronologiquement entre les années 1920 et 1932, qui permet de plonger dans la vie quotidienne de quelques-un.e.s de ces éleveurs et éleveuses de rennes confronté.e.s à l’interdiction de pratiquer un élevage « extensif ». […] Servi par un travail graphique remarquable, qui n’esthétise ni ne dégrade les clichés, ce livre choral parvient ce qui n’était pas facile à restituer un peu de cette culture violentée. Surtout, il devient lui-même un objet réceptacle de cette culture. L’auteure, malgré son omniprésence, nous initie à cette poétique des éleveurs de rennes. »

Ph. P., La Recherche, janvier – mars 2023

« L’histoire, empreinte de poésie, se lit comme un roman, accompagné de photos anciennes. Et les blessures encore ouvertes que l’on ressent à la lecture résonnent de manière singulière avec celles des peuples autochtones du monde entier.»

P.B., Archéologia, mars 2023

« Petite-fille de déportés, l’auteure a recueilli les témoignages encore accessibles. Au-delà des faits, elle nous révèle une poésie de « ce qui enracine l’être dans le monde » : un lien au territoire où, chaque année encore, des rennes femelles puisent leur force pour retourner vêler sur leur lieu d’origine. »

Laurent Perez, CQFD, 9 Mai 2023

« En ressuscitant ces voix et ces visages oubliés, Vies de Samis leur rend justice et relance l’écho de leur joik qui résonne encore dans les montagnes. »

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