Monte-Cristo, le procès !

24,00 (Disponible en numérique)

La littérature fait, par nature, appel au jugement. De la qualité littéraire de l’œuvre d’abord, des personnages, ensuite. Un roman suscite toujours un débat, où l’on discute des droits et de la légitimité de chacun, des crimes, des méfaits, des raisons et des prétextes. Le lecteur se fait alors juge et s’acquitte de cette tâche comme il le peut, souvent instinctivement.
Dans cet ouvrage, vous allez vous exercer à assumer dignement ces hautes fonctions que vous confère le pouvoir de la fiction, en examinant un cas particulièrement difficile. Vous allez rouvrir un procès dont l’accusé a, depuis plus d’un siècle et demi, bénéficié d’un non-lieu pour cause de popularité. À la barre des prévenus, Edmond Dantès, dit comte de Monte-Cristo, jeté en prison à la suite d’une dénonciation calomnieuse, et qui fait justice lui-même… atteignant quelques innocents au passage.
Dans quelle mesure ses actes sont-ils moralement répréhensibles, voire juridiquement condamnables ? La vengeance peut-elle être juste ? Le héros, d’innocent persécuté, ne devient-il pas aussi criminel que ceux qu’il prétendait punir ?
Examiner son cas sous l’angle du droit, c’est arracher la lecture au prisme de la réaction immédiate. C’est démontrer que la mise en doute du schéma mythique du Surhomme fait partie intégrante du projet romanesque. L’enjeu, non seulement moral, mais aussi politique, est ici essentiel : le roman à succès constitue une référence commune, propice au débat démocratique sur les normes et valeurs fondant notre société.

  • Caroline Julliot

    Caroline Julliot, maîtresse de conférences HDR à l’université du Mans, travaille sur les rapports entre politique, religion et littérature à partir de la Révolution française ...

9782271139757
Les décalé.e.s
17/05/2023
280
14 x 22 cm

Jean Montenot, Ouest France, 29 mai 2023

« Inventant avec le « juge de fiction » un nouveau type de critique littéraire, Caroline Julliot mène avec brio l’instruction du procès d’Edmond Dantès. »

Sonia Feertchak, Philosophie Magazine, juin 2023

« En assurant un procès équitable au héros d’Alexandre Dumas qui, depuis près de cent quatre vingts ans, le réclame à cor et à cri, Caroline Julliot propose au lecteur de se faire juge. Car ouvrir un roman, c’est enfiler une robe de magistrat, prévient la maîtresse de conférences à l’université du Mans. Lire, c’est prendre part aux expériences et aux dilemmes des protagonistes, estimer les circonstances de leurs actes, examiner leurs faits et gestes à l’aune de notre éthique; infine, c’est prendre parti pour l’un ou l’autre. Le mérite de ce brillant essai est de donner à la lecture de Dumas sa portée philosophico-politique. »

France Culture, 7 juin 2023

Caroline Julliot était l’invitée de Marie Sorbier dans l’émission « Affaires en cours ».

France Culture, 11 juin 2023

Caroline Julliot était l’invitée de Christine Bernard dans l’émission « Une histoire particulière».

Jean- Paul Brighelli, Marianne, 12 juin 2023

« Voilà un livre remarquable, tant par sa connaissance sans faille de son objet que par son ironie sous-jacente étant entendu que l’humour est la cuirasse de l’érudition vis-à-vis des incultes, et de l’intelligence face aux imbéciles… Monte-Cristo se rend coupable, au fil de ce formidable roman, de bien des exactions et le terme est faible. Manipulateur, mégalomane, surhomme de paille, expliquerait Nietzsche, et fasciste en devenir, dirait Gramsci. Dès qu’il s’évade du Château d’If, dès que le deus ex-machina, nom latin du romancier, le met en possession du fabuleux trésor du cardinal Spada, il se substitue au destin pour assouvir sa vengeance. »

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