Au pays du raki

Le vin et l’alcool de l’Empire ottoman à la Turquie d’Erdogan

25,00 (Disponible en numérique)

On croit souvent qu’en terre d’islam, l’alcool se serait heurté au mur infranchissable de l’interdit religieux. Comme si le Coran – qui prohibe le vin ici-bas, mais le promet dans l’au-delà –avait réglé la question une fois pour toutes.

Comment comprendre, alors, la promotion du raki, dont la production est attestée dès le XVIe siècle, au rang de « boisson nationale » dans la Turquie moderne ? Ou le goût parfois immodéré du sultan Mahmud II pour le champagne ?

En réalité, dans une longue durée rythmée par l’alternance de périodes de prohibition et de libéralisation, vins et autres boissons alcoolisées n’ont cessé d’être consommés dans l’immense espace multiconfessionnel de l’Empire ottoman. C’est cette histoire discrète, histoire des marges et de la transgression, mais aussi de véritables « cultures du boire », qui se trouve ici révélée.

Des tavernes interlopes d’Istanbul aux libations secrètes des élites en passant par les vignobles de Thrace ou d’Anatolie, des rituels soufis aux éclats de la poésie bachique, des indignations plus ou moins feintes des religieux aux hésitations du pouvoir – jusque dans la Turquie actuelle –, l’alcool devient le précipité d’une vaste histoire sociale, culturelle et politique.

Épilogue de Nicolas Elias et Jean-François Pérouse,

« Boire dans la Turquie d’Erdogan »

  • François Georgeon

    Spécialiste du monde ottoman contemporain et du nationalisme turc, François Georgeon, directeur de recherche émérite au CNRS, a notamment publié Au pays du raki (CNRS Éditions, 2021).

9782271131201
25/03/2021
368
15 x 23 cm

« Dans l’Empire ottoman, l’interdit de l’alcool par le Coran n’empêcha pas de le produire, ni de commercer – activité certes réservée aux dhimmis juifs et chrétiens -, ni même de le boire. Si la littérature populaire croque les janissaires comme d’in corrigibles ivrognes, l’histoire de l’alcool dans l’Empire ottoman n’en reste pas moins « une histoire qui s’énonce à demi-mot et qui bien souvent rase les murs», écrit François Georgeon dans l’étonnant Au pays du raki, qui court jusqu’à nos jours. »

Marc Semo, Le Monde des Livres, 7 mai 2021.

François Georgeon était l’invité de Xavier Mauduit sur France Culture dans l’émission « Le Cours de l’Histoire », le 18 mai 2021.

« Une histoire de l’alcool dans un pays musulman: tel est le pari auquel se risque François Georgeon, en explorant les tortueuses relations que les Turcs entretiennent avec les spiritueux depuis dix siècles. Cette histoire mêle vin, raki, boza (une sorte de bière), slivovica (alcool de prune des Balkans) en un tourbillon enivrant d’anecdotes. »

Laurent Testot, Sciences Humaines, juin 2021.

« Si le Coran prohibe le vin ici-bas, mais le promet dans l’au-delà, l’alcool, notamment le raki, n’a jamais cessé d’être produit, vendu et consommé dans l’Empire ottoman et la Turquie moderne. »

Huguette Meunier, L’Histoire, juin 2021.

« Des vignobles d’Anatolie aux tavernes d’Istanbul, l’auteur nous balade dans un pays de l’interdit où l’eau-de-vie de vin, le raid, a, autant que la religion qui le prohibe, généré une vraie culture, des rituels à l’art et à la poésie. »

Isabelle de Montvert-Chaussy, Terre de vins, juillet-août 2021.

« Un regard nécessaire est posé sur les périodes pré-ottomanes (déterminantes concernant la culture de la vigne notamment) et sur l’actualité de la relation – pudibonde – à l’alcool en Turquie […] L’épilogue sur la Turquie contemporaine, rédigé par l’anthropologue Nicolas Elias et le géographe Jean-François Pérouse prolonge ainsi la réflexion sur cette relation plus qu’ambiguë entre les Turcs et l’alcool. »

Typhaine Augeard-Robert, Clionautes, le 10 août 2021.

« L’auteur passe la main à ses collègues et amis, Nicolas Elias et Jean-François Pérouse pour « Boire dans la Turquie d’Erdogan » : malgré le discours officiel moralisateur, les alcools accompagnent les moments de détente, encouragés par le tourisme, les séries télévisées et les centres commerciaux. »

Thierry Paquot, Esprit, novembre 2021.

« Réconciliant l’Orient et l’Occident sous les Ottomans, le raki, boisson à base de raisin et d’anis, a plus d’un secret dans sa préparation et sa consommation. Notamment celui de contrarier, hier comme aujourd’hui, le pouvoir, divisé entre moralité et fiscalité. »

François Georgeon, Le Monde Hors-Série, novembre 2021.

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