Une fille en correction

Une fille en correction

Lettres à son assistante sociale (1952-1965)

22,00 (Disponible en numérique)

Dans le sous-sol d’une association chargée de l’enfance à Avignon, sur des étagères en acier des années 1950, se succèdent trois cents mètres de dossiers noircis par le temps. « C’est un débarras », me lance Chantal, la cheffe du service, « vous ne trouverez que du vieux papier ! ». Des fouilles surgissent 160 lettres entre Micheline – enceinte à 20 ans – et Odile, assistante sociale auprès du tribunal pour enfants.
L’histoire commence ainsi. Une grossesse hors mariage et en situation de pauvreté, c’est une vie scellée dans un foyer maternel. Tandis qu’un cercle de femmes « sages » s’occupe de Micheline, celle-ci se révolte et s’enfuit. On la recherche dans tout le Roussillon. Odile la rattrape. Micheline aime sortir au bal ? L’assistante sociale l’en dissuade et la menace. Et pourtant, elle l’aime bien, cette échevelée ! C’est « ma fille », écrira-t-elle un jour.
C’est dans l’entrelacs de cette correspondance, sur le fil des relations entre Micheline et Odile, que se tisse le récit de Jean-François Laé autour des plaintes, de la soumission et de la révolte de ces jeunes femmes si tôt assignées. Filles célibataires, indisciplinées ou frondeuses, souvent en bisbille avec leurs familles, elles sont les oubliées de notre histoire.
À travers la révolte de Micheline, Jean-François Laé poursuit inlassablement son exploration des vies « faibles », fragiles, celles d’« anormaux » qui lancent un défi à l’ordre social.

Préface de PHILIPPE ARTIÈRES

  • Jean-François Laé

    Jean-François Laé est professeur de sociologie à l'université de Paris VIII Saint-Denis ...

9782271120830
23/08/2018
264
14.0 x 20.5 cm

« Jean-François Lae, fidèle à ce qu’il nomme la « sociologie narrative », mêle étroitement pièces d’archives et commentaires. […] Ce que ces «existences graphiques », croisées au hasard des dossiers administratifs, remettent en question, c’est l’idée même que la sincérité serait au fondement des écrits de soi.  »

Jean-Louis Jeannelle, Le Monde des livres, août 2018

 

« Jean François Laé dessine l’univers de la « maternite sociale », c’est-à-dire le monde des femmes mobilisées autour des enfances déviantes et des filles vagabondes, des travailleuses familiales aux sages femmes, des nourrices jusqu’aux assistantes sociales.  »

L’Histoire, août 2018

 

« L’auteur aurait pu se contenter de commenter cette correspondance : elle éclaire un avant-1968 qui muselle la liberté des filles, s’approprie, par la contrainte, le corps féminin, déresponsabilise, en appui sur le Code civil, les partenaires masculins.  »

Yannick Ripa, Libération, septembre 2018

 

« On est certes conscient de lire un essai de sociologie, mais la démarche de Jean-François Laé, son écriture, son habileté à entremêler les documents et ses analyses rendent la lecture d’ Une fille en correction prenante et émouvante, sans pour autant déroger aux exigences de la discipline. »

Gabrielle Napoli, Médiapart, novembre 2018

 

« Jean-François Laé cherche à rebattre les cartes des archives du quotidien. »

Patricia Bouhnik, la vie des idées, novembre 2018

 

« Un essai magnifique et saissant. Sous le choc de cet essai, le lecteur se sent le devoir d’en devenir à son tour le passeur. »

Marie Goudot, Etudes, février 2019

 

« […] l’auteur dresse un inventaire sans appel des assignations économiques, sociales et genrées d’un pays qui s’efforçait pour tant d’entrer dans l’ère de la modernisation. »

Vingtième siècle, septembre 2019

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