Aux origines du théâtre patriotique

Aux origines du théâtre patriotique

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L’union des arts, leur ouverture au plus grand nombre sont au cœur du projet de régénération porté par les révolutionnaires français. Le théâtre connaît alors un véritable âge d’or, comme en témoignent la multiplication des salles et l’émergence de quantité de nouveaux talents, chez les auteurs comme chez les comédiens, chez les professionnels comme chez les amateurs. Au nom du projet émancipateur de la République, les conventionnels élèvent le théâtre au rang d’« école primaire pour adultes ». Des débats sur son utilité pédagogique animent les Assemblées, le Comité de salut public, les clubs, les sociétés, les journaux, au risque d’une censure qui échappe aux seuls critiques, et dont sont volontiers partie prenante les spectateurs. C’est ce foisonnement sans précédent que fait revivre Philippe Bourdin dans cette fresque captivante consacrée aux arts de la scène sous la Révolution. Un rayonnement notamment associé aux noms d’André Chénier, Chamfort, Fabre d’Églantine, Olympe de Gouges.

L’incarnation des gloires républicaines se fait certes par le geste mais tout autant par le verbe. Minoritaire mais conquérant, le théâtre patriotique met en scène des personnages-orateurs : représentants du peuple, maires, officiers, instituteurs, curés patriotes ou, plus simplement, pères et mères de famille anonymes. Ils usent d’un discours de justification, de l’éloge, de la célébration, pour construire sur le vif de l’événement une légende nationale immédiate, un héroïsme à partager.

  • Philippe Bourdin

    Professeur à l'université Blaise-Pascal-Clermont-Ferrand-II, a publié et dirigé de nombreux ouvrages sur la Révolution française, dont Révolution, Consulat, Empire (1789-1815) 2009.

9782271089502
19/01/2017
504
15.0 x 23.0 cm

« . Nous transportant d’une architecture, d’un décor à l’autre, il n’omet pas d’appréhender les conditions économiques d’un art qui vit aussi, au besoin, d’amalgames avec les amateurs, les curiosités, le cirque. »

Fabula, le 11 janvier 2022.

« Les dix pages d’index des titres de pièces de théâtre, extrêmement précieuses, sont à l’image de ce travail foisonnant, toujours rédigé d’une plume alerte, fort utile à qui voudrait approfondir sa connaissance de la culture de cette époque : non pas une éphémère « révolution culturelle » imposée par des semi-intellectuels en mal de reconnaissance, mais un bouillonnement contradictoire où les émotions du jour s’entrechoquent avec les règles de la tradition, une référence majeure pour la pensée démocratique. »

Bernard Gainot, Historiens & Géographes, édition février 2022.

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