« Imbéciles, c’est pour vous que je meurs »

Valentin Feldman (1909-1942)

25,00 (Disponible en numérique)

Le 27 juillet 1942, ce cri est lancé par le philosophe et résistant Valentin Feldman aux soldats allemands qui s’apprêtent à le fusiller. Si le mot est devenu célèbre, on en a oublié son inventeur.
Né à Saint-Pétersbourg, réfugié en France après la révolution russe, Feldman est un élève brillant, qui décroche la première place de l’épreuve de philosophie au Concours général en 1927. Neuf ans plus tard, il publie le seul essai paru de son vivant, L’Esthétique française contemporaine. Ses proches se nomment alors Claude Lévi-Strauss, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir ou Georges Politzer.
Confronté aux enjeux intellectuels et politiques de son temps (antifascisme, soutiens au Front populaire et à l’Espagne républicaine, etc.), le jeune homme s’engage volontairement en 1939 sous l’uniforme français. Stationnant à Rethel, il entame son Journal de guerre, un document irremplaçable sur l’effondrement de mai-juin 1940.
Français d’adoption, juif et communiste, Valentin Feldman est de ceux qui s’engagent immédiatement contre l’occupant nazi. Nommé professeur à Dieppe, il lance un journal clandestin, L’Avenir normand. Rattrapé par le statut des juifs de Vichy, il est exclu de l’enseignement à l’été 1941 et bascule dans la clandestinité. Arrêté en février 1942 après un sabotage, il est mis à l’isolement, torturé puis condamné à mort par un tribunal militaire allemand.
Avec Valentin Feldman disparaît l’un des intellectuels les plus prometteurs de sa génération, dont les prémices de l’œuvre future, avortée, seront repris par d’autres : « Il n’y a d’héroïsme que dans l’acte qui engage la vie, qui la place d’emblée, et simplement, spontanément même, à la limite de l’être et du néant. […] Tout le reste est littérature », écrivait-il dans son Journal en août 1941.

  • Pierre-Frédéric Charpentier

    Pierre-Frédéric Charpentier est enseignant dans le secondaire, chargé de cours à l’université Toulouse Jean-Jaurès ainsi qu’à l’IEP de Toulouse ...

9782271124234
Nationalismes et guerres mondiales
04/03/2021
300
15 x 23 cm

« Cette biographie passionnante dévoile la brève et intense existence de ce Socrate des maquis, brillant intellectuel qui enseigna à Fécamp et Dieppe, adhéra au PCF et rejoignit la Résistance après s’être fait recenser comme juif. »

Laurent Lemire, L’Obs, 22-28 avril 2021.

« Si Pierre-Frédéric Charpentier s’attache aux pas de Valentin Feldman, ce qui est le propre d’une biographie, il éclaire un contexte – celui des années trente -, des personnages – les intimes, les amis comme Sartre et Beauvoir -, les camarades. Bref, c’est l’histoire d’un homme, celle d’une époque, celle d’un engagement et celle d’une aventure intellectuelle. Un livre plus qu’utile : nécessaire. »

Bernard Frederick, Presse Nouvelle, septembre 2021.

« Avec un exposé détaillé des sources, une bibliographie thématique, un index des noms de personnes et trente photos, inédites pour la plupart, donnant un supplément de vie à cette histoire aussi fouillée que sensible, le livre de P.-F. Charpentier a le mérite de confirmer la carrure nationale de ce résistant normand. »

Jean-François Maillard, Historiens & Géographes, édition février 2022.

  • Laurent Lemire, L'Obs, 22 avril

    "Cette biographie passionnante dévoile la brève et intense existence de ce Socrate des maquis, brillant intellectuel qui enseigna à Fécamp et Dieppe, adhéra au PCF et rejoignit la Résistance après s’être fait recenser comme juif. Au-delà de ce que l’on savait par son « Journal de guerre », voici un personnage tragique et noble, comme dans les romans."

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