Races guerrières

Enquête sur une catégorie impériale 1850-1918

26,00 (Disponible en numérique)

Popularisée en 1910 dans le cadre du projet de recrutement d’une « force noire » en Afrique occidentale, la catégorie de « race guerrière » est utilisée dans l’empire colonial français des années 1850 à la fin de la Première Guerre mondiale. Elle y désigne certaines populations jugées particulièrement aptes à porter les armes, pour des raisons à la fois biologiques et culturelles : Bambara, Wolof et Toucouleurs d’Afrique de l’Ouest, Sakalava de Madagascar et habitants des hauts plateaux du Vietnam partagent ainsi le privilège discutable d’avoir été considérés par les Français comme des « soldats nés », prédisposés à exercer et à subir la violence extrême des guerres des XIXe et XXe siècles.
Menée à partir d’archives militaires, médicales et coloniales, cette étude retrace l’apparition et le développement d’une catégorie méconnue, fruit de la rencontre entre les officiers français et les populations colonisées, et mesure les conséquences concrètes et durables des stéréotypes raciaux sur la vie des individus. Elle propose ainsi une histoire nouvelle de la pensée raciale en France, attentive à ses contradictions, à ses effets pratiques et à ses mirages.

  • Stéphanie Soubrier

    Agrégée, docteure en histoire contemporaine (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et chercheuse associée au Centre d’histoire du XIXe siècle, Stéphanie Soubrier est actuellement maître-assistante à l’Université de Genève.

9782271137760
14/09/2023
448
15 x 23 cm

« Dans un livre magistral, fondé sur une enquête effectuée dans de nombreux fonds d’archives, Stéphanie Soubrier en propose pour la première fois l’histoire, dans le cas français. »

Sylvain Venayre, Libération, 12 octobre 2023.

« La fabrique de la chair à canon coloniale. Un essai de Stéphanie Soubrier détaille les logiques d’enrôlement à l’œuvre dans l’empire. »

André Loez, Le Monde des Livres, 27 septembre 2023.

« L’enquête de l’historienne Stéphanie Soubrier s’attache à retracer l’émergence en France de cette notion de « races guerrières », avec tous les stéréotypes que cette notion recouvre, jusqu’à la Première Guerre mondiale – conflit après lequel cette image d’Epinal sera remplacée par le mythe du tirailleur sénégalais. »

Cécile Gérardin, Les Cahiers de Science et Vie, novembre-décembre 2023.

« A travers une étude approfondie des archives de l’armée française des XIXe et XXIe siècles, l’historienne retrace les origines racistes du mythe des « guerriers nés » ouest-africains. »

Cédric Gouverneur, Afrique Magazine, février 2024.

« L’auteure, dans ce livre issu de sa thèse, étudie finement la manière dont s’articulent ces trois dimensions des races
guerrières, attentive autant aux influences réciproques qu’elles exercent les unes sur les autres qu’aux écarts entre ces trois histoires – et c’est en cela peut-être que cet ouvrage apporte le plus à l’histoire de la race. »

L’Histoire, janvier 2024

 » Ayant démontré le peu de rigidité des catégories coloniales, elle s’autorise une réflexion sur l’héritage contemporain et lointain de ces catégories tant au sein des armées que dans l’histoire politique depuis les indépendances. »

Dominique Chathuant, Clionautes, 10 décembre 2023

Stéphanie Soubrier était l’invitée de Stéphane Dubreil pour la chaîne Youtube Guerres et Histoire.

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