L’aube s’est levée sur un mort

Violence armée et culture du pavot au Mexique

24,00 (Disponible en numérique)

À Badiraguato, commune rurale et marginalisée du Mexique, le maire a fait édifier avec enthousiasme un belvédère où, à la manière de la colline de Hollywood, se détachent de monumentales lettres qui surplombent le paysage. Il faut dire que le village, au cœur de la région escarpée du Sinaloa, a été mis en scène sur les écrans du monde entier par une série Netflix revenant sur les pas des plus célèbres « Narcos » mexicains, Joaquín El Chapo Guzman et Rafael Caro Quintero. Il est aussi l’épicentre d’une « guerre contre la drogue » qui a fait plus de victimes depuis le début du XXIe siècle que les conflits en Afghanistan ou en Irak.
Mais comment vivent au quotidien celles et ceux qui restent invisibles dans cette grande fresque, qui subsistent dans cette région sans emplois, qui tiennent une épicerie, cultivent une petite parcelle ou occupent un poste dans l’administration locale ? De quelles manières se déplace-t-on dans cet espace enclavé où une mauvaise rencontre peut surgir à tout instant ? Qui sont les producteurs de pavot, coincés entre la répression militaire et l’exploitation de ceux qui achètent leur récolte ? Qu’est-ce qu’être une femme dans un lieu suspendu à la violence des hommes ? Et comment donner sens aux meurtres qui rythment le quotidien ?
En se situant au plus proche des logiques d’action des personnes, cette ethnographie sensible lève le voile sur une zone interdite qui est l’envers de notre économie globalisée ; l’enquête anthropologique nous fait toucher du doigt l’incertitude qui règne lorsque, une nouvelle fois, « l’aube s’est levée sur un mort ».

  • Adèle Blazquez

    Adèle Blazquez est docteure en anthropologie de l’École des hautes études en sciences sociales.

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9782271137005
Logiques du désordre
17/03/2022
336
15 x 23 cm

Adèle Blazquez était l’invitée d’Emmanuelle Bastide sur RFI, dans l’émission « 7 milliards de voisins », le 1er avril 2022.

Adèle Blazquez était l’invitée d’Antoine Garapon sur France Culture, dans l’émission « Esprit de justice », le 27 avril 2022.

 » Là, où règnent la culture du silence et une violence extrême, l’anthropologue Adèle Blazquez a pendant dix-huit mois vécu au rythme des habitants, Elle raconte son voyage, ses rencontres, la vie d’une population prise en étau entre une «guerre contre la drogue» extrêmement meurtrière et le quotidien de la grande pauvreté.  »

Antoine Roggia, Le Monde diplomatique, juin 2022.

 » En étudiant le quotidien des bourgs et hameaux ruraux où vivent les paysans producteurs de pavots, elle montre comment la pratique de l’exclusion constitue une modalité radicale d’insertion dans le capitalisme. Cette enquête dans une des zones les plus dangereuses du monde, la petite agglomération de Badiraguato, entremêle le récit de la jeune chercheuse au sein d’une communauté, la reconstitution des histoires de vies de ses habitants et l’observation des multiples interactions entre ses membres, les narcos et l’armée.  »

Philippe Artières, En Attendant Nadeau, 15 mai 2022.

« Le livre d’Adèle Blazquez illustre ce tournant dans toutes ses nouveautés mais aussi ses inéluctables archaïsmes par des enquêtes de la meilleure qualité. »

Bernard Traimond, Paper Blog, 7 mai 2023

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