Le cerveau reptilien

Sur la popularité d’une erreur scientifique

24,00 (Disponible en numérique)

« Chacun sait que la publicité cible prioritairement notre cerveau reptilien. » L’affirmation issue des colonnes d’un grand quotidien français témoigne du succès de la notion proposée par le neuroscientifique américain Paul D. MacLean au tournant des années 1960. Elle s’inscrit dans une théorie générale du cerveau qui rapporte à une part archaïque de notre héritage évolutif un ensemble d’attitudes « primaires » : instinct sexuel, défense du territoire, agressivité…
Tôt considéré comme erroné puis obsolète sur le plan scientifique, le « cerveau reptilien » n’en a pas moins connu une formidable carrière, retracée ici dans une enquête qui conjugue une étude de sa formulation, des analyses de ses circulations ou réappropriations – d’Arthur Koestler à Michel Onfray, en passant par Alain Resnais – et une ethnographie de certains cercles thérapeutiques invitant aujourd’hui encore, pour vivre mieux, à accepter le « crocodile » dissimulé en nous.
Pourquoi et comment se diffuse une théorie fausse ? Cas limite, le « cerveau reptilien » permet d’envisager à nouveaux frais la question de la diffusion des savoirs dans la culture, et ainsi des rapports entre science et société.

  • Sébastien Lemerle

    Sociologue, Sébastien Lemerle est maître de conférences (HDR) à l’université de Paris Nanterre et membre du Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (Cresppa) ...

9782271132192
Culture et société
11/03/2021
224
15 x 23 cm

« Si vous êtes agressif au volant de votre auto, ce n’est pas de votre faute, c’est votre cerveau reptilien qui vous commande. Si vous avez peur devant une bête sauvage, c’est que là aussi votre cerveau reptilien s’exprime. Voici deux exemples de croyances communes en l’existence d’une part reptilienne de notre cerveau. Une croyance qui relève au mieux, d’une erreur scientifique et au pire, d’une véritable imposture. Un ouvrage récent y est consacré, c’est le livre de Sébastien Lemerle […]. »

Guillaume Erner, France Culture « Superfail », le 21 mars 2021.

« Le sociologue Sébastien Lemerle explique comment cette théorie qui prétend expliquer nos comportements élémentaires s’est popularisée… en dépit de son caractère erroné. »

Entretien de Sébastien Lemerle avec Vincent Glavieux dans Sciences & Avenir La Recherche, avril 2021.

« Comment le concept de cerveau reptilien a-t-il pu continuer d’influencer les intellectuels, les médias et la culture populaire en dépit de son obsolescence? Cette question a guidé le sociologue Sébastien Lemerle au cours d’une minutieuse enquête. »

Elisabeth Berthou, Le Monde Sciences, 31 mars 2021.

Sébastien Lemerle était l’invité de Frédéric Taddéï sur Europe 1 dans l’émission « C’est arrivé cette semaine », le 10 avril 2021.

Sébastien Lemerle était l’invité de Stéphane Délétroz sur la RTS dans l’émission « CQFD », le 21 mai 2021.

« Toujours aussi peu fiable d’un point de vue scientifique, le «cerveau reptilien» est un exemple de notion savante exportée dans le corps social, passant du statut de concept à celui, toujours récupérable, de métaphore vague. »

T. J., Sciences Humaines, juin 2021.

« Une démonstration élégante de la façon dont un concept scientifique dépassé est « récupéré » par de multiples acteurs – artistes, philosophes, journalistes, instituts de développement personnel… »

Georges Chapouthier, Cerveau & Psycho, 2 juin 2021.

« L’ouvrage de Sébastien Lemerle est écrit dans une langue claire et précise, avec un plan à la fois chronologique et thématique qui permet de suivre aisé – ment la trajectoire de l’idée de cerveau reptilien. »

Jean-Bruno Renard, Sociétés, septembre 2021.

« Dans mon livre, je parle du journalisme généraliste qui s’intéresse à la science. Là, il y a clairement un problème. II y a une tendance au sensationnalisme mais surtout le problème de l’esprit de suite qui est très bien illustré par le cerveau reptilien. Pour des questions de sensationnalisme ou de délais, la sortie d’une nouvelle scientifique va être très relayée. Mais trois mois après, elle peut être démentie sans que personne n’en parle. On va donc diffuser des news scientifiques mais sans suivre ce qui se cache derrière. Et c’est la première impression qui va rester, qui va prospérer dans la presse et les réseaux sociaux. »

Alice Huot rencontrait Sébastien Lemerle pour un entretien dans L’ADN Newsletter, le 23 décembre 2021.

« Sébastien Lemerle n’adopte pas, quant à lui, une position radicale qui le conduirait à minorer la critique scientifique au profit de la réception de l’oeuvre, sa propagation et sa banalisation. Néanmoins, son ouvrage est une véritable invitation à étudier empiriquement les usages qui sont faits des pseudos-théories en formation. »

Cédric Frétigné, OpenEdition Journals, le 15 mars 2022.

 

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