La réflexion sur le droit peut-elle saisir son objet comme s’il se déployait dans une sphère autonome, ou bien doit-elle rapporter la logique juridique aux usages politiques qui en sont faits ?
Partant de cette question, Hobbes et le sujet de droit met en lumière la rationalité juridique développée par Hobbes – rarement étudiée comme telle. Le philosophe rompt en effet avec les doctrines classiques de la loi pour penser l’autonomie du droit et le type de normativité qu’il instaure. Faisant de la volonté de l’individu la racine de l’ordre juridique institué, Hobbes construit une théorie inédite de l’obligation et une pensée du contractualisme centrée sur l’affirmation du sujet de droit, cette autre figure de la subjectivité.
Mais cette pensée d’un sujet fondateur de l’ordre politique n’engendre-t-elle pas de nouvelles formes d’assujettissement ? Inscrit dans un système représentatif, jouissant d’une liberté négative plutôt que d’une absence de dépendance, le sujet de droit n’en vient-il pas à consentir à sa propre servitude ? Telles sont les interrogations qui traversent cet ouvrage et orientent une lecture politique de ce moment décisif de la rationalité juridique moderne.
| Philosophie et histoire des idées | |
|---|---|
| 9782271069603 | |
| 09/09/2010 | |
| 15.0 x 23.0 cm |
"Un essai sur le philosophe du bellum omnium contra omnes, pour comprendre le présent « à l’heure où la mondialisation atomise les sociétés et que se déchaîne l’individualisme »."
La Quinzaine Littéraire, le 1er octobre 2010.
"Faisant dialoguer l’histoire, la philosophie et la théorie du droit, l’auteur met en lumière les singularités de la logique juridique hobbesienne, indépendante de tout facteur d’ordre « sociologique »."
Alexis Fourmont, Parutions.com, 26 octobre 2010.
"Comprendre Hobbes comme penseur du droit, voilà l’objet du travail de Julie Saada. Pour dégager l’apport de ce philosophe aux conceptions modernes du sujet de droit, de la distinction entre loi naturelle et loi positive, de l’origine de l’obligation dans la société civile, il fallait l’abstraire dans une certaine mesure du modèle anthropologique d’une part, des effets politiques d’autre part, auxquels il est habituellement adossé."
Stéphanie Roza, L’Humanité, 15 décembre 2010.
"À l’issue de ce parcours dense, complexe et sinueux, […] l’auteur repère la mise en œuvre d’une logique juridique autonome inédite et établit que la figure hobbesienne du sujet de droit manifeste le lieu d’émergence d’une nouvelle forme de soumission et simultanément, d’une paradoxale construction : celle d’une subjectivité qui s’abolit au moment même où elle surgit".
Nour el houda Ismaïl-Battikh, www.actu-philosophia.com, 30 mars 2012.
Julie Saada était l’invité de Pierre-Edouard Deldique sur RFI, le samedi 8 janvier 2011 .
« Un des apports majeurs de l’ouvrage de J. Saada est que, après l’avoir lu, le lecteur se sent convaincu de pouvoir problématiser à nouveaux frais la rationalité juridique de Hobbes comme une légitimation d’assujettissement. »
Cengiz Çagla, Revue française de science politique, février 2013.
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