La part des dieux

Religion et relations internationales

25,00 (Disponible en numérique)

Du Discours du Caire, adressé en 2009 par Barack Obama à un « monde musulman » dont il présupposait l’unité, à la prolifération des « dialogues interreligieux pour la paix », la religion apparaît aujourd’hui comme centrale dans les relations internationales. Cette perception débouche sur des initiatives politiques présentées comme autant d’antidotes face aux troubles attribués au « retour du religieux » dans l’espace mondial.
Pourtant, contrairement à ce que laisse entendre le mythe d’un système international sécularisé, les dieux n’ont jamais cessé d’être mêlés aux affaires du monde. En Europe même, où la souveraineté de l’État s’est formée contre l’autorité de l’Église, les relations entre religion et politique sont restées imbriquées. Dans le monde postcolonial, des mobilisations à dimension religieuse ont souvent formé un ressort de l’accès à l’indépendance et donc une condition de l’acquisition de la souveraineté.
La longue ignorance de cette « part des dieux » a laissé place, à partir des années 90, à une surinterprétation du retour du religieux dans l’analyse des relations internationales. Le succès des représentations confessionnalisées du désordre mondial et des initiatives politiques qui s’en sont inspirées, souvent en réponse à différents avatars de la thèse du « choc des civilisations », a eu un effet auto-réalisateur : elle a incité des acteurs qui échappaient jusqu’alors aux labels religieux à les mobiliser stratégiquement. C’est au prisme du terrain indonésien notamment que l’auteure étudie cette évolution, tout en s’attachant à montrer l’autonomie d’individus et de sociétés échappant aux assignations d’identités religieuses uniformisantes.

  • Delphine Allès

    Delphine Allès est professeure de science politique et relations internationales à l’Inalco, spécialiste de l’Asie du Sud-Est.

9782271085931
08/04/2021
352
15 x 23 cm

Delphine Allès était l’invitée d’Olivia Gesbert sur France Culture dans l’émission « La Grande table Idées », le 11 mai 2021.

« La multiplication des références au religieux dans les relations internationales appelle une nécessaire contextualisation pour comprendre son influence réelle. »

Anthony Guyon, Nonfiction.fr, 31 mai 2021.

« Si, aujourd’hui encore, la religion fascine autant qu’elle inquiète les opinions publiques, Delphine Allés préfère expliquer et ouvrir de nouvelles perspectives de compréhension, voire de cohabitation, entre le politique et le religieux. Pourquoi cohabitation? Car, contrairement à ce que semblent affirmer la plupart de ses contemporains, le référent religieux n’a jamais été effacé du jeu international par le politique. »

Gaïdz Minassian, Le Monde, 23 juin 2021.

« Il s’agit là d’un ouvrage fort bien documenté, de lecture aisée, qui ne se cantonne pas au terrain de recherche indonésien, mais tisse de nombreux liens avec d’autres exemples à travers le monde. »

Frédéric Lasserre, Regards géopolitiques, 5 juillet 2021.

Delphine Allès était l’invitée de Sylvie Noël sur RFI dans l’émission « Livre International », le 14 août 2021.

« Destiné à un lectorat averti, l’ouvrage brosse le panorama d’un monde qui a provincialisé le paradigme occidental d’une sécularisation comme condition nécessaire à la modernisation. »

Jean-Christophe Ploquin, Étude, septembre 2021.

 

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