Protéger et détruire

Gouverner la nature sous les tropiques (XX-XXIe siècle)

25,00 (Disponible en numérique)

Comment s’est construit, au fil du XXe siècle et jusqu’à nos jours, le gouvernement de « la » nature en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient ? De la création des premières réserves de chasse dans les colonies africaines au nom de la protection de la faune aux modèles actuels de conservation communautaire privilégiés par les organisations internationales, cette ambitieuse recherche croisant histoire, géographie, science politique et écologie, revient sur les négociations et luttes provoquées par le « colonialisme vert ».
Qu’il s’agisse de la gestion impériale des forêts à Singapour ou au Liban, de l’introduction de nouvelles espèces dans l’Afrique coloniale française ou de la promotion de la « récolte » de la grande faune, des conflits contemporains autour du tigre, de l’éléphant et du crocodile marin en Inde, ces études font ressortir l’entremêlement des temps coloniaux et post-coloniaux. Avant comme après les indépendances, protéger la nature, c’est exercer le pouvoir. Et hier comme aujourd’hui, la conservation globale de la nature aux Suds évolue au rythme d’une contradiction permanente entre prédation et protection.

Sous la direction de Guillaume Blanc, Mathieu Guérin, Grégory Quenet

9782271144256
20/10/2022
384
15 x 23 cm

« Se pencher sur une histoire globale de la conservation de la nature, mais «à une échelle réduite», les chercheurs montrent comment les politiques se sont traduites concrètement. Celles-ci ont été menées par des «professionnels de la nature» qui circulent dans et entre les empires coloniaux, devenant des «experts internationaux» lors de la décolonisation, et qui poursuivent la même politique, à tel point que l’indépendance des anciennes colonies ne marque pas une vraie rupture. »

Séverine Kodjo-Grandvaux, Le Monde, 2 novembre 2022

« Cet ouvrage collectif pose de nouveaux jalons dans l’écriture d’une histoire environnementale globale, interrogeant les filiations et les héritages entre les pratiques coloniales et postcoloniales du gouvernement de la nature en Asie et en Afrique. Partant de la contradiction exprimée dans le titre, l’ouvrage rassemble une série d’études de cas, mettant en regard les usages locaux et les pratiques importées. »

Hélène Blais, L’Histoire, 6 décembre 2022

Guillaume Blanc, était l’invité de Julie Gascon sur France Culture pour l’émission « Cultures Monde», le 6 décembre 2022.

« Les études de cas rassemblées par l’anthropologue Guillaume Blanc et les historiens Mathieu Guérin et Grégory Quenet, allant de la gestion de la faune en Tanzanie à celle des forêts impériales à Singapour, montrent comment les doctrines et les pratiques de conservation de la nature circulent à l’échelle globale et se perpétuent, via notamment des experts et des agents publics dont l’ouvrage restitue les trajectoires biographiques. Acquis au « conservationnisme », ils ont travaillé avec les autorités coloniales puis avec celles des nouveaux États indépendants, en Afrique et en Asie. »

Tangi Bihan, Le Monde diplomatique, juillet 2023

Guillaume Blanc, Raphaël Devred et Hélène Blais étaient les invités de Xavier Mauduit sur France Culture dans l’émission » Le Cours de l’Histoire », le 1er décembre 2023.

Les médias en parlent