L'imaginé, l'imaginaire et le symbolique

L’imaginé, l’imaginaire et le symbolique

19,00 (Disponible en numérique)

Si tout ce qui est imaginaire est imaginé, tout ce qui est imaginé n’est pas imaginaire. Car en imaginant, l’homme peut rendre possible l’impossible. Dans les mythes ou les religions par exemple, ce qui est imaginé n’est jamais pensé ni vécu comme imaginaire par ceux qui y croient. Cet imaginé-là, plus réel que le réel, est sur-réel.

Si Lévi-Strauss affirme que « le réel, le symbolique et l’imaginaire » sont « trois ordres séparés », Maurice Godelier montre au contraire que le réel n’est pas un ordre séparé du symbolique et de l’imaginaire. Les rites, objets et lieux sacrés ne témoignent-ils pas en effet de la réalité, et donc de la vérité de l’existence de Dieu, des dieux ou des esprits pour une partie de l’humanité ? Le symbolique permet aux humains de signifier ce qu’ils pensent et ce qu’ils font. Il déborde donc la pensée, envahit et mobilise le corps tout entier, le regard, les gestes, les postures mais aussi les temples, les palais, les outils, les aliments, les montagnes, la mer, le ciel et la terre : il est le réel.

L’ouvrage nous entraîne au cœur stratégique des sciences sociales. Car s’interroger sur la nature et le rôle de l’imaginaire et du symbolique, c’est vouloir rendre compte de composantes fondamentales de toutes les sociétés et d’aspects essentiels du mode d’existence proprement humain, des aspects qui, chaque fois, forment une grande part sociale et intime de notre identité.

  • Maurice Godelier

    Anthropologue de réputation mondiale, médaillé d’or du CNRS, Prix international Alexander von Humboldt en sciences sociales, Maurice Godelier est l’auteur, entre autres classiques, de La Production des Grands Hommes, des Métamorphoses de la parenté, de Au fondement des sociétés humaines, d’un Lévi-Strauss, et plus récemment de L’imaginé, l’imaginaire et le symbolique.

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9782271080820
12/11/2015
286
14.0 x 20.5 cm

Maurice Godelier accordait un grand entretien à Lucie Fougeron pour L’Humanité le 22 juin 2017

« L’auteur soutient sa thèse à travers nombre d’exemples allant des mères de substitution au symbole «Je suis Charlie». Il consacre un chapitre important à la fonction symbolique qui est pour lui ce qui nous permet d’associer de façon stable un état psychique à un autre. Nulle trace de référence psychanalytique ici… Un ouvrage savant, ce qui ne l’empêche pas d’être polémique. »

Geneviève Delaisi de Parseval, Libération, 17 décembre 2015

« Après un parcours dans le monde des normes instituées (le don, la parenté) et une longue incursion du côté des structures mentales instituantes (Claude Lévi-Strauss), M. Godelier a visiblement voulu mettre un peu plus d’ordre dans cette question du rapport entre idéel et matériel. Cela donne cette réflexion de presque 300 pages, où l’auteur épluche par le menu les propriétés distinctives de l’imaginé (tout ce que nous pouvons concevoir mentalement), de l’imaginaire (ce dont on ne peut faire l’expérience) et du symbolique (tout signe pourvu de sens). Il montre que l’art, la religion, le pouvoir entretiennent des rapports nécessaires et singuliers avec les activités de l’esprit. Et le réel dans tout cela ? Justement, l’argument de M. Godelier est d’affirmer qu’il n’existe pas de solution de continuité entre ces instances. Le réel, c’est le concret, l’expérience, mais c’est aussi ce que l’imaginaire et le symbolique permettent d’instituer : au-delà du réel, il y a le surréel, qui comprend l’irréel. Et c’est ainsi que les hommes produisent les rapports sociaux dont ils vivent. Une thèse pas tout à fait nouvelle, mais qui est ici finement développée et exemplifiée. »

N.J., Sciences Humaines, février 2016

Maurice Godelier accordait un entretien à Jérôme Skalski pour L’Humanité, le 10 novembre 2017

Maurice Godelier a accordé un entretien à Jérôme Skalski pour L’Humanité, le 4 mai 2018.

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