L’enfer du regard

Une sociologie du vivre jusqu’à consumation

22,00 (Disponible en numérique)

Le sociologue Mita Munesuke (1937-2022) occupe une place centrale dans le paysage intellectuel japonais. Familier des auteurs français, esprit original et rigoureux, il a exercé une influence déterminante sur les sciences sociales de l’archipel par ses écrits et son enseignement. Son œuvre, en partie traduite en anglais, reste méconnue en France.
Ce livre est la traduction d’un classique de la sociologie japonaise réunissant deux de ses textes : « L’enfer du regard » et « Les chants de la nouvelle nostalgie ».
« L’enfer du regard » revient sur une affaire de meurtres en série commis par Nagayama Norio, en 1968, une affaire qui a fait frémir d’effroi le Japon tout entier. Les victimes sont abattues par un « tireur fou au pistolet ». Le coupable, 19 ans, est un mineur « isolé » qui n’a d’autre mobile que la haine et la colère qu’il porte en lui depuis l’enfance. Rédigé dans un style singulier, ce texte parvient, à partir d’une affaire particulière, à mettre en relief le fonctionnement global de toute société moderne, à dégager la part du social dans ce qui semble relever à première vue de troubles psychologiques strictement individuels.
Dans « Les chants de la nouvelle nostalgie », Mita établit une véritable « méthode » pour comprendre la société de masse du Japon contemporain. S’appuyant aussi bien sur la « signification existentielle des faits statistiques » que sur les chansons populaires, il éclaire le déracinement rural, la transformation du pays natal, le démantèlement de l’ordre villageois pré-moderne et du système de la famille élargie.

Ces deux textes, traduits du japonais par Yatabe Kazuhiko (Université Paris Cité) et Claire-Akiko Brisset (Université de Genève), sont prolongés par une réflexion du sociologue Ôsawa Masachi.

Traducteurs : Yatabe Kazuhiko, Claire-Akiko Brisset

9782271133090
02/02/2023
160
14 x 22 cm

Philippe Pons, Le Monde, 21 Avril 2023

« Deux textes de Mita Munesuke, l’une des figures majeures de la sociologie nippone, éclairent sur la perte des liens communautaires dans la société japonaise sous le coup de la croissance des années 1960 et 1970. Un délitement qui perdure. »

Philippe Artières, En attendant Nadeau, 9 mai 2023

« En 1973, le sociologue Mita Munesuke (1937-2022) publie un long article conjuguant avec audace l’analyse du cas N. N. avec des données quantitatives, mais aussi avec la lecture du cas Genet produit par Sartre. C’est cet article de sociologie devenu un classique au Japon que publient en français les éditions du CNRS , une traduction qui coïncide avec la disparition de Pierre Legendre, auteur d’une fameuse étude sur une autre figure criminelle, celle du caporal Lortie. »

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